Commentaires et politique de SleepOnline Escaut Meuse Moselle sur :

Les questions de convention de traitement du SAHOS par ventilation en pression positive et orthèse d’avancée mandibulaire.

 

1. Rappel préalable

SleepOnline Escaut Meuse Moselle a réagit suite à la publication du rapport du KCE 330Bs. Nous vous invitons à lire ces réactions en cliquant ici :

Notre réactions au rapport du KCE 330Bs

 

2. Notre enquête

Ci-dessous, vous trouverez les réponses détaillées au questionnaire envoyé à nos membres, sur l’organisation de la prise en charge de patients SAHOS en Belgique. Cette enquête a été envoyée entre le 30 juin 2022 et le 19 septembre 2022.

Ces réponses ont été présentées en clôture de la journée scientifique organisée par SleepOnline Escaut Meuse Moselle, le samedi 15 octobre 2022. Nous avons pu recueillir et analyser soixante-deux réponses.

Réponses détaillées de l'enquête (.pdf - 735Ko)

 

3. Synthèse des réponses au questionnaire.

Les membres de SleepOnline Escaut Meuse Moselle ont participé à une enquête sur la prise en charge des patients affectés de Troubles Ventilatoires du Sommeil (TVS) et plus particulièrement du Syndrome des Apnées et des Hypopnées Obstructives du Sommeil (SAHOS), en Belgique.

Les réponses à cette enquête viennent compléter la position que notre association avait formulée vis-à-vis du document du KCE, sur les questions de traitement par ventilation en pression positive et la convention associée.

SleepOnline Escaut Meuse Moselle souhaite évidemment faire connaître cette position critique et démocratique aux instances de l’INAMI.

L’enquête menée sur l’organisation de la prise en charge de patient SAHOS en Belgique permet, en effet, de relever quelques points importants et cohérents formulés par nos membres.

À la première question, une majorité (60%), estime que la polygraphie de sommeil (PGS) peut être réalisée à domicile mais les commentaires associés montrent que cette acceptation est nécessairement conditionnée à une formation spécialisée « AD HOC » des personnels et des centres de sommeil. Tout dépend souvent de la distance à parcourir entre le Centre de Médecine du Sommeil et le domicile du patient. Ces polygraphies de sommeil complètes devraient être associées à une surveillance technique « en ligne » et devraient assurer des réponses « en ligne » aux interrogations des patients par rapport à la qualité de l’enregistrement en cours.

La simplification apportée par les polygraphie ventilatoire (PGV) permet évidemment des enregistrements à domicile. Le patient peut même, bien souvent, lui-même, placer ces quelques capteurs. Pour les réponses aux questions 2 à 5, sur la réalisation de ces PGV, à domicile (avec 2 ou 4 canaux) plus de 70% des réponses sont favorables mais il ressort des commentaires qu’il faut situer ces PGV, essentiellement comme outil de dépistage et non comme outil de diagnostic. Les PGV, réalisées dans ces conditions, n’ont de valeur que dans le cas de SAHOS très typés, ne paraissant pas compliqués Par ailleurs, ces mêmes PGV peuvent être très utiles pour le suivi de troubles ventilatoires du sommeil déjà diagnostiqués et/ou traités.

Une condition importante (question 5) serait, à minima, de rembourser ces examens de PGV mais aussi de n’autoriser la responsabilité de l’interprétation et des conclusions de ces examens qu’à des médecins réellement spécialisés en sommeil et certainement pas à des Sociétés Privées de Service, composées de personnel non médical et non spécialisé en sommeil. On assiste déjà, dans la situation actuelle, à des dérives commerciales très problématiques.

Il en va de même, de façon élargie, pour toute question de diagnostic ou une « association Société Privée de Service – Médecin Généraliste » (questions 7 et 8) pourrait établir un diagnostic définitif de SAHOS. Le rejet de cette option dépasse les 80%.

la question 9 porte sur le futur envisageable d’une convention. Ici, les avis sont partagés. Une majorité (55%) défend l’idée d’une reconduction de la Convention telle qu’elle est actuellement adoptée (traitement à vie !). Un pourcentage inférieur à la moitié de ceux qui sont favorables à une pure reconduction, (soit 24%) souhaiterait que la Convention soit reconduite pour une durée limitée (mais à définir), puis, au terme de cette période, que ce traitement par PPC soit confié aux Médecins Généralistes ou à un tandem Médecin Généraliste – Société Privée de Service. Enfin, un peu plus d’un cinquième des réponses (21%) prônerait plutôt une abolition pure et simple du système de convention et son remplacement par un autre mode de fonctionnement. Ces derniers répondeurs plaident pour une ou des alternatives qui passeraient par une diversification des traitements du SAHOS. Pour que cette diversification soit vraiment performante, ces répondeurs exigent surtout une formation plus poussée à la médecine du sommeil.

La question numéro 10 complète un peu ce point de vue. Les réponses à cette question, montrent avec le plus haut score, et par conséquent la plus grande force (94%), qu’il y a un besoin d’encadrement sérieux, solide, pour la reconnaissance d’un titre professionnel spécialisée. Au fond, ce besoin de formation apparaît un peu comme la condition sine qua non, d’assouplissement et d’économies potentielles, à réaliser dans les approches thérapeutiques des troubles ventilatoires du sommeil.

À qui accorder la possibilité de cette formation universitaire 1, reconnue comme telle ? À tout le monde médical, pour 64% ou, pour 36%, à des spécialités telle que pneumologie, neurologie, psychiatrie, orthodontie, médecine générale, pédiatrie, ORL, interniste (le panel reste large !).

Les questions 12 et 13 ont trait aux rémunérations et font apparaître que des examens de sommeil ne se limitent pas à des polygraphies de sommeil nocturne, dont le nombre est restreint dans le temps d’une année (1 enregistrement par an, en dehors de la convention PPC et OAM). La nomenclature devrait s’élargir à des approches spécifiques telle qu’une consultation clinique spécialisée minutieuse (revalorisée en fonction du titre universitaire de sous-spécialité en sommeil), au MSLT, à l’oxymétrie, à des polygraphies ventilatoires (ces dernières classées en fonction des recommandations internationales), à des actimétries (qui devraient être assurées sur 14 jours), à des MSLT. Certaines réponses plaident pour une revalorisation des orthèses d’avancée mandibulaire.

 

Note :

  1. Sleeponline Escaut Meuse Moselle a introduit comme d’autres associations académiques une demande auprès du conseil supérieur de l’enseignement pour une reconnaissance d’une sous spécialisation en sommeil.
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